Marcheuse et graphiste professionnelle, Jane est l’auteure du logo La marche des femmes invisibles qu’elle a imaginé non pas en Bretagne, mais en Provence où elle vit désormais. Navigatrice chevronnée, elle met régulièrement le cap vers les Alpes pour arpenter les sentiers de randonnée. Rencontre avec une aventurière qui défie les océans et grimpe les sommets.
Voix calme et posée, notre femme invisible décline son identité presque timidement. Mais derrière cette apparente tranquillité, se cache une personnalité bouillonnante et pleine de vitalité ! A 49 ans, après avoir vécu plusieurs années en Bretagne, Jane a suivi les traces du berger Bénézet dont il reste aujourd’hui la légende, encore bien vivante : « Bénézet, prend ta houlette et descends jusqu’en Avignon, la capitale du bord de l’eau… ». C’est en effet à Avignon, célèbre pour son pont qui enjambe le Rhône, que Jane a jeté l’ancre avec ses trois garçons. Voileuse et un brin baroudeuse, Jane n’est jamais très loin de l’eau. « Je reviens régulièrement en Bretagne pour naviguer à bord de mon bateau ». Un voilier de 10 mètres qui mouille au port d’Arzal.
« Comme une évidence »
Graphiste professionnelle, Jane puise une part de son imagination dans cette ville culturelle de Provence, théâtre, l’été, des festivaliers. C’est au retour de sa dernière escapade en Bretagne que Jane a conçu le logo de La marche des femmes invisibles, après avoir fait une étape du GR34 en compagnie de son amie Gwénaëlle, qui arbore fièrement son tee-shirt marqué du logo. « Le dessin m’est apparue comme une évidence », s’exclame Jane. « Il suit la marche des femmes invisibles qui prend sa source au barrage d’Arzal, symbolisé par les arches, pour se terminer au Mont Saint-Michel, reconnaissable à son dôme majestueux », explique-t-elle. « Et, entre les deux, on suit le trait de côte, où se succèdent de superbes paysages ». Un détail attire notre œil, celui de la silhouette d’un phare qui s’élance vers le ciel.« Pour exprimer l’aspect « invisible », les femmes en marche, apparaissent « en défonce », terme que nous utilisons dans le métier », précise l’auteure du logo.
Entre mer et montagne
Jane a le pied marin, mais pas seulement. Elle a aussi les jambes et l’esprit d’une grande marcheuse qui préfère l’altitude aux plaines dépourvues de relief. « Ce que j’aime, c’est randonner en montagne. J’ai pas mal crapahuté dans le Queyras, sur les chemins du parc régional, riche en faune et en flore. Je partais plusieurs jours, la tente sur le dos, mais il m’est aussi arrivée de dormir à la belle étoile. Je garde un souvenir précis de la descente du Col Agnel, près de Saint-Véran, dans les Alpes. On peut y voir une succession de lacs et observer les marmottes. Ce côté sauvage me plaît ».
Prendre de la hauteur ou prendre le large, c’est selon. A la mer comme à la montagne, Jane apprécie le calme et la sérénité de ces grands espaces naturels. Femme de défis et sportive, elle évoque ses prochains challenges : arpenter le chemin de halage qui suit le canal du Midi et sillonner à vélo les voies vertes de Normandie. Entre les deux, elle espère revenir en Bretagne l’été prochain, pour rejoindre Gwénaëlle sur le sentier des douaniers…, en bateau bien sûr !