Portrait de marcheuse – Sylvie

Portrait de Sylvie, une femme aux multiples parcours

Chemins, parcours, voie… un champ sémantique que Sylvie, conseillère d’orientation en collège et lycée, maitrise à la perfection. Professeur pendant plus de trente ans, Sylvie a troqué sa salle de classe pour un bureau d’information et d’orientation. Pour en arriver là, il a fallu sortir des sentiers battus sans craindre les changements de direction. Femme invisible ? Pas vraiment ! Sa reconversion n’est pas passée inaperçue auprès des élèves. Son métier, ses passions : même combat. Savoir regarder pour mieux valoriser ! C’est cela sa marque de fabrique, son ADN qui s’enrichit au contact de la nature, les mains dans la terre et dans la matière.

Notre marcheuse du jour est une femme de passions ! Géographe et historienne de formation, Sylvie a longtemps exercé comme professeur avant de changer de voie à 56 ans, sans pour autant renoncer à ses « ados ». Après une formation intense de deux ans, elle a décidé de prendre en main l’orientation des élèves de l’établissement dans lequel elle exerce. Un tournant qu’elle ne regrette pas : « Il y a tant à faire ! » lance-t-elle. 

Son moteur à elle, c’est la curiosité. Les cinq sens toujours en éveil, Sylvie a l’œil du photographe qui révèle ses sujets et les expose à la lumière. « J’observe tout, tout le temps. Il parait que je sais dénicher le p’tit truc que l’on ne perçoit pas au premier coup d’œil ». Remarquer ce que les autres ne voient pas. Un art dans lequel elle excelle et puise ses racines dans la forêt de Paimpont, qui n’a plus de secrets pour elle. « J’ai beaucoup de souvenirs dans cet endroit magique auquel j’ai consacré un mémoire d’études sur les différentes essences d’arbres. J’y retourne très souvent, aujourd’hui comme simple randonneuse, à pied ou à vélo ».

Difficile de ne pas faire le parallèle avec son métier de conseillère d’orientation. « C’est par l’écoute et l’observation que l’on cerne les qualités d’une personnalité en pleine construction. Mon rôle, c’est de capter en chacun ces petites choses qui aident à trouver sa voie, à se révéler, sans perdre de vue le chemin déjà parcouru », précise-t-elle. Une vision du métier qu’elle doit aussi à ses enfants. « J’ai beaucoup appris d’eux ». 

« Savoir regarder »

Quand elle ne prépare pas de séances d’orientation, Sylvie récupère des objets pour leur donner une seconde vie. « Je ramasse du bois flotté sur les plages que je transforme en lampes et autres objets pour la maison. La plupart du temps je les offre à mes amies ». Pour les vêtements aussi, elle pratique la seconde main. « Cela fait longtemps que j’achète en friperies, c’est mieux pour la planète ».  

Bricoleuse et « touche à tout », Sylvie exploite tous les matériaux sans retenue. Tissus, bois, terre… tout passe entre ses mains de couturière, jardinière, peintre. « Fut-un temps, j’avais toujours le nez plongé dans les livres ; aujourd’hui, je consacre une grande part de mon temps libre à la création. J’ai besoin de faire, de toucher la matière ». Et, c’est en marchant que Sylvie trouve l’inspiration. « J’ai eu comme un déclic en faisant une étape avec Gwen ». Un déclic ? « Oui, sur le sens de la vie. Je trouve qu’elle est vraiment belle ! Pour autant, rien n’est acquis et malgré le chemin déjà parcouru, il reste encore beaucoup à faire pour que la femme soit l’égale de l’homme », dit-elle, avant de citer Sénèque : « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie » ! Une philosophie de l’existence qui se combine parfaitement avec le besoin de lâcher prise, la nécessité de s’éloigner du futile pour se focaliser sur l’essentiel. « La nature nous permet cela. Faire le tour du Cotentin à vélo, arpenter les chemins forestiers ou randonner dans les paysages enneigés, tout me va. Il y tant de belles choses à découvrir, tout près de chez soi ». A condition de savoir les regarder !

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