5 étapes, 125 km
Nadia marche sans compter pour Les femmes invisibles
Médecin psychiatre à Dinan, dans les Côtes d’Armor, Nadia a déjà parcouru cinq étapes du GR34 avec Gwen, « son guide ». Un duo qui ne date pas du lancement de La marche des femmes invisibles en janvier dernier, mais qui remonte à deux ans, lorsque les deux femmes ont entrepris d’explorer ensemble les forêts bretonnes. Rencontre avec Nadia, qui affiche déjà 125 km au compteur !
Bonjour Nadia, vous détenez le record de participation aux étapes du GR34. D’où vous vient cet engouement ?
Oui, en effet, depuis le début de l’aventure, j’ai parcouru cinq étapes du GR34 avec Gwen et il y en aura d’autres bien sûr ! Cela a démarré dans le Golfe du Morbihan (étapes 5 et 6), puis Saint-Goustan/La Trinité sur Mer (étape 13), la Presqu’ile de Quiberon (étapes 17 et 18), et enfin Brigneau /Riec sur Belon dans le Finistère (étape 22), ce qui représente environ 125 km.
Y participer régulièrement me demande un peu d’organisation et nécessite de me libérer deux jours à suivre, mais, j’apprécie tellement ces moments, que je ne les manquerai pour rien au monde ! Je suis aussi heureuse de pouvoir partager cela avec Gwen, une amie de longue date. Nous nous sommes rencontrées à la faculté de médecine de Rennes. Gwen a interrompu ses études pour faire le tour du monde. Nous nous sommes alors perdues de vue, mais le hasard a bien fait les choses et nous a permis de nous retrouver, un soir au Palais des arts de Vannes. Elle était le rang derrière moi. Entre nous, c’est télépathique !
Avant le GR34, vous marchiez déjà avec Gwen en Bretagne. Quels étaient vos lieux de prédilection ?
Je ne sais pas ce qui nous a pris, mais il y a deux ans, nous avons commencé à parcourir les forêts bretonnes et à nous intéresser de plus près aux sites mégalithiques. Brocéliande, Monteneuf…, ces sites sont aussi mystérieux que fascinants et je remarque que la Bretagne investit beaucoup dans la préservation et la valorisation de ce patrimoine unique. Ces marches sont aussi l’occasion d’apprendre davantage sur ces richesses, ici en Bretagne, mais aussi ailleurs dans le monde, à travers des documentaires notamment.
Lorsque nous marchons, nos rôles sont bien définis : Gwen a les cartes en main. C’est elle qui nous oriente et indique les chemins à prendre. D’ailleurs je l’appelle « mon guide » ! Moi je m’occupe du pique-nique et du logement !
Que représente pour vous La marche des femmes invisibles ?
Dans mon métier, je rencontre beaucoup de femmes, en situation de souffrance, malgré nos conditions de vie en France très confortables. Marcher pour que les femmes aient accès aux mêmes droits que les hommes est pour moi fondamental. Nous avons progressé, mais il reste encore du chemin à parcourir, y compris en France. La défense des droits des femmes est une cause universelle et marcher en pensant à elles me donne de la force.
J’ai grandi au Maroc dans une famille très ouverte, où les filles étaient encouragées à faire des études, autant que les garçons. Une vraie chance qui m’a permis d’intégrer la faculté de médecine de Rennes après avoir obtenu le bac, puis le concours d’entrée au Maroc.
Vous avez joué un rôle particulier dans la naissance du projet La marche des femmes invisibles. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
C’était en novembre dernier, il faisait froid et nous avions décidé de marcher du côté de Redon, sur le temps d’un week-end. Pour l’occasion, j’avais réservé une chambre d’hôtes, dans un magnifique endroit de nature, particulièrement paisible. Gwen ne connaissait pas ce lieu et j’ai pensé qu’il pouvait lui plaire. Et effectivement, nous avons été formidablement bien accueillies dans une belle demeure de charme, entourée d’un grand parc paysager. C’est là que Gwen m’a vaguement parlé de son projet de marche. Elle y est retournée peu de temps après pour mettre au point et formaliser ce qu’elle avait en tête.
Quels sont vos autres centres d’intérêt Nadia ?
J’adore écouter la musique, toutes les musiques ! J’aime beaucoup me balader, en groupe, en famille, à deux, mais aussi toute seule. Dans mon métier, la marche en solitaire m’aide à faire le vide quand j’ai l’esprit trop encombré. Faire de la place en marchant contribue à augmenter ma capacité d’écoute et ma disponibilité. C’est mon allié du quotidien, une source d’énergie pour mon travail. Et puis, il y a aussi la cuisine. Une cuisine simple, faite de peu de choses parfois comme me l’ont appris ma mère et ma grand-mère.
Quels sont vos prochains projets ?
J’espère pouvoir rendre visite à ma famille au Maroc, au mois de juin, si la situation le permet. Jusqu’alors j’y allais deux fois dans l’année, au minimum.
J’ai aussi découvert tout récemment la thérapie animalière, avec les chevaux, mais aussi avec les ânes. J’aimerais tester les bienfaits d’abord sur moi-même pour éventuellement proposer cette alternative à mes patients et qui sait, peut-être ferons-nous les prochaines étapes du GR34 à dos d’âne à la recherche des mégalithes !