Le mardi 30 novembre 2021
26 kms
Il me reste désormais 600kms à parcourir avant l’arrivée au Mont saint Michel
Marche en compagnie de Florence
Texte rédigé par Florence
Top départ en ce 30 novembre 2021, Gwenaëlle amorce la journée par la traversée du pont de la Corde.
Et c’est incroyable, immédiatement se déploie son énergique de marche, dont le pouls m’aspire, m’entraîne, c’est un fait. Gwenaëlle, vous êtes une épatante première de cordée.
Nous longeons la mer de plus ou moins près, le temps du réveil des muscles et de la respiration. Une joie m’anime rapidement, et à l’intérieur, je me sens comme un jeune cabri qui a envie de sautiller dans tous les sens, heureux d’être.
Ce jour célèbre Saint André, prénom de mon grand-père, né en 1900, à Dinard. Il a vécu les deux grandes guerres. Il était un bienheureux, simple et généreux, et j’aurais tant voulu qu’il vive toujours pour que je puisse retrouver ses bras à chaque fois que je n’ai pas pu ou pas su me protéger.
Sans savoir cela, Gwenaëlle propose de marcher en sa mémoire, et c’est bien.
Nous nous dirigeons vers Carantec via la grève blanche.
Nous traversons quelques plages, retrouvant, en son fief, un œil protecteur de Pierre Chanteau, créateur et formidable mangeur de sardines !
Nous avons la chance d’une vision surprenante et rare de la côte située en face de nous, sur laquelle tombe un rideau de pluie, et derrière lequel le soleil inonde d’une magique lumière blanche Saint- Pol-de-Léon et au loin Roscoff. C’est un véritable tableau éphémère qui nous est offert.
Quelle chance d’avoir cette vision incroyable d’une lumière solaire floutée par ce rideau de pluie.
Sur cette portion, il y a un kaléidoscope architectural, des maisons traditionnelles, d’époque
Nous faisons une rapide halte nourricière à la plage du Kelenn
Et voilà qu’après, se dévoile à nous un de ces « plus beau pays du monde ».
Une baie enchanteresse, un morceau des Antilles à travers la couleur de la mer, quelques maisons aux toits à 4 pans et quelques végétations. Une douceur tranquille émane de ce lieu.
Encore un ravissement d’odeurs, d’un air à cet instant doux et riche dont la senteur donne envie de respirer.
De la plage de la grève blanche via la plage et la Pointe du Cosmeur, à la plage de Tahiti, nous admirons les îlots jusqu’à ceux de la baie de Morlaix dont le roc’h Gored, l’île Louët et le Château du Taureau dans tous les éclairages somptueux qui nous sont offerts.
La vue de cette baie de Morlaix est vraiment réjouissante.
Pour mon grand-père, la plus belle vision du monde était celle vu de Dinard, traversant les flots de la Rance, en direction de Saint-Servan /Saint-Malo, nous avons tous nos images « refuge » et c’est chouette.
Tout au long du chemin, essaiment de nos êtres des caresses aux arbres, comme un message de propagation via les mycéliums souterrains à la nature, disséminant notre gratitude.
Plus nous nous rapprochons de Locguénolé en ce bord de baie, plus les lumières deviennent minérales, se posant sur des maisons d’ostréiculture.
Nous traversons l’arboretum Claude Goude puis retrouvons des producteurs d’huîtres
Et entre la plage et la terre, des arbres dont les postures ressemblent à celles des raisiniers des Antilles.
Mais surtout, ces formidables arbres, courageux et téméraires, aux formes façonnées par leurs combats d’adaptation aux vents, aux embruns … aux animaux en tous genres.
Nous passons au pied du phare de la Lande, puis se présente un étroit chemin creux, vraiment très étroit, où le pied droit ne peut que se poser devant le pied gauche et ainsi de suite, où les arbres qui le bordent montent vers le ciel pour s’entrelacer de sorte que cela forme un tunnel. Et voilà que se présente un enchevêtrement des racines visibles de trois arbres, et au moment où Gwenaëlle passe à côté de l’une d’elles, je vois qu’elles sont aussi grandes que nous et j’ai une réelle vision de distorsion des proportions. Je me suis sentie transporté instantanément aux pays des merveilles d’Alice, et je suis devenue toute petite dans ce chemin trop étroit mais trop haut et avec ces souches d’arbres trop grandes…. Il est temps que nous arrivions !!
Et nous arrivons au coeur plein de charme de Locguénolé, en la place de la Liberté où je m’arrête tandis que Gwenaëlle va poursuivre jusqu’à Morlaix.
Après avoir allongé et étiré mes jambes, puis masser longuement mes pieds (… passé le cap des 18 km, mon corps s’est affolé pour les 2 km restants !) , je peux admirer l’arbre de la Liberté, grand chêne planté en janvier 1794 sur la place du même nom, pour célébrer la révolution.
C’est formidable de retrouver ce mot « Liberté ».
Et pour clore ce foisonnement d’images, l’église de Locguénolé est si belle, si parée, si bichonnée, si accueillante et chaleureuse qu’elle ne peut qu’être aimée de ses paroissiens. A voir !
Merci Gwenaëlle, merci chère première de cordée.
Une réponse
Merci pour ces belles photographies et ce beau texte sur votre traversée d’une partie du Léon !